La première des trois missions ecclésiales de Luther consiste à prêcher des sermons que les fidèles écoutent, ou du moins entendent. Personnellement, il faudrait du temps et de la réflexion pour savoir pourquoi je vais à l'église. Cela ne signifie pas nécessairement que votre supposition soit aussi bonne que la mienne. Le message central de la bible est relativement constant, même si le devoir des ministres est de donner vie à ce message, comme l'a si bien dit Ralph Waldo Emerson.
On peut toujours reconnaître le vrai prédicateur à ceci, qu'il distribue aux gens sa vie, une vie passée au feu de la pensée.
Le sermon est tenu à la lumière par le service, la congrégation et le monde qui l'entoure. Un service préenregistré permet aux fidèles de passer directement au sermon et de sauter tout ce qui l'entoure lorsqu'ils l'écoutent (soyez patients avec mon utilisation du singulier singularthey) sur Youtube. Inversement, des difficultés techniques à la cathédrale ont créé une situation où nous avions tout autour du sermon, mais pas le sermon lui-même, car le sermon était censé être prononcé à partir d'un enregistrement, mais les haut-parleurs (entrée audio) ne fonctionnaient pas.
Considérez les questions suivantes. Cette période de pandémie est-elle un temps d'arrêt des activités "standard" ou "coutumières" ou "traditionnelles" ? Cette période fait-elle apparaître de "nouvelles" pratiques qui pourraient être utilisées à l'avenir ? Si oui, comment ?
Lucinda Laird suggère que nous nous dirigeons vers un environnement avec un mélange permanent de composants préenregistrés et en direct pour une expérience dominicale en direct. Je suppose que cela concerne à la fois l'espace physique et l'espace virtuel. Cela impliquerait une table de mixage vidéo virtuelle dans le bâtiment de l'église. Les fidèles devront veiller tout particulièrement à faire de leur environnement de visionnage un espace sacré. Je n'ai pas beaucoup réfléchi à cette question, c'est pourquoi je n'y consacrerai pas plus d'encre pour l'instant.
Je constate que les services de l'Église américaine se répartissent entre les plateformes Vimeo et Youtube, ne franchissant jamais tout à fait la barre des 1000 vues sur l'une ou l'autre plateforme, restant le plus souvent sous la barre des 500 vues. Un service, celui du 16 août 2020, n'a affiché que 4 (quatre) vues. Le nombre de spectateurs n'a pas non plus augmenté. Bien que les productions vidéo soient d'excellente qualité et très actuelles, l'intérêt pour la célébration par le visionnage de vidéos est visiblement en baisse.
Les rassemblements hybrides physiques et virtuels sont un scénario particulièrement intéressant et applicable à la prédication de sermons en ces temps de distanciation sociale. Cette technologie a la capacité d'accueillir pleinement des invités en ligne qui, autrement, ne pourraient pas se rassembler.
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